On entend beaucoup parler de Burn-Out en ce moment. Des ces parents qui pètent les plombs. Des ces mamans et papas épuisées, qui n'en peuvent plus. C'est même le thème du mois du célèbre blog "9 blogueurs racontent 9 mois" avec notre chère Mère Bordel en invitée spéciale.
Aujourd'hui, je me posais une question. Je me demandais si le maternage (ou le parentage) n'était pas un rempart contre l'épuisement maternel et paternel?
Attention, je ne suis pas en train de dire que les parents maternants sont totalement à l'abri d'un pétage de plomb, hein, on se calme... Mais je me demande, et c'est une vraie question que je pose, pas un jugement hâtif sur les personnes qui ne sont pas "maternantes", si le fait de comprendre les véritables besoins de son enfant et d'y répondre le mieux possible ne protège pas (un peu) de cette sensation d'être au bout du rouleau. Mon Dieu, suis-je à l'abri du burn-out???
La naissance d'un enfant, notamment du premier enfant (c'est la primi qui parle là, vous me direz ce que vous en pensez les copines multi) est un total bouleversement dans notre vie. On se rend compte que ce petit être a besoin de notre présence 24h/24h, on s'oublie un peu beaucoup, le couple en pâtit souvent, on se découvre père et mère, on se retrouve en face de sentiments difficiles à gérer, et en face du regard des autres (les bons conseils de Tata Simone hein)... Tout ça, plus s'occuper des plus grands si on en a, gérer la maison, éventuellement retourner au boulot, gérer la pression du boulot, la séparation, la culpabilité, le manque (moi, j'en ai souffert? non? regarde un peu ici) s'occuper des courses, se réveiller plusieurs fois par nuit, dormir environ 2h d'affilée maximum, se ré-approprier son corps et j'en passe. Donc oui, je comprends que quand l'on devient parent, l'on puisse parfois être complètement au bord de la crise de nerfs!
Mais le fait de porter son enfant, à la maison, comme à l'extérieur permet par exemple de continuer à vaquer à ses occupations préférées telles que ménage, repassage ou autres joyeusetés, sans avoir à courir à travers toute la maison dès que le petit daigne faire un bout de sieste (et donc oublier de se reposer, je sais, j'ai testé). Mais je me suis aussi vue passer avec l'aspirateur avec ma fille sur mon dos sans que ça la réveille de sa sieste (c'est ça le bonheur? putain, j'ai changé...)! On peut penser à soi sans forcément être centré sur son bébé qui participe de fait à nos activités, blotti sur notre dos ou sur notre ventre dans une écharpe par exemple. (Lire à ce sujet l'excellent bouquin: Porter bébé, avantages et bienfaits de Claude-Suzanne Didierjean-Jouveau dont je vous ferai la critique d'ici la fin de la semaine). Si bébé a faim, il suffit de lui rendre le sein accessible, tout en le portant, et là aussi, on peut continuer à s'occuper d'un plus grand ou autre chose... ça rend les choses plus pratiques de beaucoup de points de vue non?
Un bébé porté pleure moins, les études le prouvent. Ses besoins de sécurité affective, de toucher sont comblés, il n'a a pas besoin de pleurer pour être entendu et compris dans ses besoins. Le parent porteur sent tout de suite, avant même qu'il ne pleure, si son bébé a faim, besoin d'être changé ou autre (du coup, ça PEUT permettre d'éviter les crises de larme qui nous font désespérer - ça PEUT j'ai dit). Répondre aux demandes de son enfant le plus vite possible et le mieux possible fait qu'il aura en général beaucoup moins de mal à prendre son autonomie ensuite, il aura CONFIANCE et n'aura donc pas autant besoin de "tester" ses parents (si je pleure, en combien de temps, ils viennent? ne vont-ils pas me laisser si je ne leur montre pas que je suis là? j'ai besoin de savoir qu'ils viennent quand je les appelle...).
Porté, le bébé peut s'endormir dans une position confortable, bercé par les mouvements de son papa ou maman. Un bébé parvient à s'endormir seul dans une chambre au prix de grands efforts pour lui, il ne sera que mieux tout près de ses parents et pourra s'endormir paisiblement, sans pleurer la plupart du temps (c'est l'effet "magique" de l'écharpe).
Et puis allaiter, parlons-en! Les hormones qui entrent en jeu dans l'allaitement sont les hormones de l'amour et de l'attachement. Alors de là à dire que l'allaitement participe à nous rendre heureuses, il n'y a qu'un pas...que je ne franchirais pas mais quand même, ça aide ;)
Dormir avec son petit aussi préserve aussi un peu des nuits difficiles. Savoir que son bébé est à côté de soi, que ses besoins élémentaires sont comblés (besoin de chaleur, de proximité, besoins alimentaires aussi... le sein n'est pas loin)... et à peine se réveiller quand il se réveille, qu'il prend le sein et qu'on se rendort aussi sec... (le rêve...).
En maternant, on prend aussi confiance en soi-même, en sa capacité à être une bonne mère ou un bon père. Les réactions de notre enfants nous convainquent d'elles-mêmes que notre choix est le bon, et les pseudos-conseils des autres (les mauvais, je parle), on ne les entend même plus ou on sait quoi y répondre.
Bon, je vous fais le tableau idéal là, c'est loin d'être aussi facile pour tout le monde (et ça ne l'était pas autant pour moi!). Mais l'idée est là, non?
En maternant, on prend aussi confiance en soi-même, en sa capacité à être une bonne mère ou un bon père. Les réactions de notre enfants nous convainquent d'elles-mêmes que notre choix est le bon, et les pseudos-conseils des autres (les mauvais, je parle), on ne les entend même plus ou on sait quoi y répondre.
Bon, je vous fais le tableau idéal là, c'est loin d'être aussi facile pour tout le monde (et ça ne l'était pas autant pour moi!). Mais l'idée est là, non?
La reprise du travail précoce aussi, quand elle n'est pas bien vécue, peut être aussi un facteur de pétage de plomb ! Vouloir tout faire en même temps: travailler, s'occuper de son enfant, de sa maison, passer du temps avec son homme... et ne pas y arriver, ou avoir le sentiment d'être dépassée. (Ceci est un message pour le gouvernement: merci de bien vouloir allonger le congé-maternité et revaloriser le congé parental. Cordialement).
On a beaucoup parlé du livre de Stéphanie Allenou "Mère Epuisée". Je n'ai pas encore eu le temps de le lire mais j'ai lu l'excellente critique du blog Maman Travaille ici. J'y apprend que pour les mères au foyer ou en congé parental, les choses ne sont pas plus simples: la solitude, le manque de vie sociale, le manque de stimulations intellectuelles, tout ceci peut être aussi pesant que d'être séparée de ses enfants toute la journée.
Plus tard, comprendre les besoins de son enfant et d'où viennent ses réactions me semble être essentiel pour éviter le pétage de câbles en règles. Combien de parents s'énervent devant une réaction (normale) d'enfant? Non, votre monstre n'est pas juste un manipulateur capricieux, non il n'est pas "coquin", "malin" ou fourbe s'il veut être dans les bras, dormir près de vous ou s'il veut tous les jouets du magasin.
Non, il ne fait pas exprès de ne pas mettre son manteau juste pour vous faire enrager.
Si les parents réagissent ou pensent comme cela, en s'énervant, je comprends qu'ils pètent les plombs.
En revanche, quand on prend du recul, qu'on essaie de comprendre son enfant, d'être bienveillant et que l'on trouve des méthodes de communication plus épanouie et non-violente, on prend un réel plaisir à passer du temps avec nos affreux (même si parfois oui, ils nous mettent hors de nous et oui, on a le droit d'être en colère). Merci au passage à Isabelle Filliozat hein, elle m'aide à rester zen devant les réactions de ma terrible two, depuis que je les comprends et que je sais (mieux) comment y répondre.
J'imagine que Burn-outer, c'est un tout hein. Si le travail te fout la pression, que ton homme t'énerve, que le mode de garde de ton enfant est nul, que tu n'arrives pas à trouver une minute pour toi, que ta famille te met la pression, que tes nuits sont catastrophiques et que par dessus le marché tes gamins te sortent par les yeux avec leurs conneries, alors là je me doute qu'il est facile de péter un câble. Adepte du maternage proximal ou pas.
Et vous, vous en pensez quoi? Vous vous sentez à l'abri du burn-out ou pas du tout?
Pensez-vous que le maternage peut être un rempart contre le pétage de plombs? (si je vis dans le monde des bisounours, n'hésite pas à me le dire. Bisous).