samedi 24 novembre 2012

La naissance à domicile d'un petit Caméléon par "Deux minutes Papillon" - Le jour où j'ai accouché #5

Et non, ce n'est pas encore le récit de mon accouchement, ça viendra (ba oui, il faut que je me décide à l'écrire un jour...).
Aujourd'hui, "Deux minutes Papillon" a souhaité partager avec moi, avec vous, la naissance à domicile de sa deuxième petite fille, son petit "Caméleon". D'ailleurs, si vous ne le connaissez pas encore, je vous conseille d'aller jeter un oeil régulièrement sur son blog (ici)! On y parle éducation (Oui, deux minutes papillon est une maîcresse), école alternative, parentage, écologie... bref, on ne s'y ennuie pas! 




Dimanche 6 mars 2011
6h26 : Je suis réveillée à  par des contractions, toutes les 10 minutes, puis toutes les 7-8 minutes jusqu’à 9h30. Je crois que c’est pour aujourd’hui !
Le Papillon emmène le Crapaud chez une amie (sa maîtresse!) et installe tout ce qu’il faut pendant que je prends une douche : il descend notre matelas, installe le chauffage et recharge de bois le poêle, dépose des bougies un peu partout et amène le lecteur CD à portée de mains.
Notre SF (sage-femme) est prête à venir, mais les contractions se tassent… il faut attendre.
On en profite pour faire un peu de shiatsu (séances faites pendant la grossesse pour aider à l’accouchement).
Je mange, je bois, on regarde un DVD, en attendant que les choses sérieuses reprennent. Sieste.
17h30 : toujours rien !!
Les contractions sont toujours là, à 10 minutes, mais le travail « sérieux » ne commence pas.
Un petit tour dans le jardin et on se met même à faire des crêpes. On se demande si on doit aller récupérer le Crapaud, si jamais l’accouchement a lieu cette nuit, ce ne sera pas très pratique. Finalement, notre amie propose de la garder pour la nuit, chouette !
19h : je m’installe sur internet ; autant s’occuper si rien ne se passe !
Wahou, les contractions reprennent et se font bien sentir ! Une douche pour voir si ça passe, mais les contractions sont là toutes les 5 minutes. Il est 20h30.
Les contractions sont bien plus puissantes, mais la douche les a un peu calmées. On hésite encore à rappeler la SF. Je la tiens au courant depuis le début de la journée, elle m’a dit que ça devrait être pour aujourd’hui ou pour demain, cette naissance.
Elle habite à 1h de route, donc il faudra sans doute l’appeler bientôt si ça semble sérieux maintenant. Allez, on compte le temps entre les prochaines contractions et on voit.
21h30 : la poche des eaux se rompt et beaucoup de liquide amniotique se déverse… OK, on appelle !
La SF est en route. Et le travail s’intensifie vraiment. Heureusement que le Papillon est là, je le sers de toutes mes forces à chaque contraction. Purée ce que ça fait mal !
Pendant tout ce temps, un mot m’aidera à me détendre : « ocytocine » (Hormone sécrétée par l’hypothalamus qui favorise les contractions de l’utérus lors de l’accouchement.). C’est ce qui me reste de toutes mes lectures : bannir l’adrénaline et le stress, et accueillir la douleur pour se laisser envahir par l’ocytocine, qui aidera au mieux jusqu’au bout.
Les vagues de douleur m’envahissent à n’en plus finir, mais le temps de récupération entre chaque contraction est là pour que je puisse me reposer et respirer.
Émettre des sons pendant la contraction et entendre le souffle du Papillon m’aide beaucoup. Je reste allongée sur le côté, accrochée au Papillon.
Parfois, j’ai l’impression d’avoir envie de pousser. La SF n’est pas encore arrivée, mais on sait qu’elle est sur le chemin. Le Papillon me dit « S’il doit sortir maintenant, ne retiens rien ! ».
22h15 : la SF arrive, avec une amie SF également, qui était de passage (et qui est ravie d’assister à son 1er AAD [accouchement à domicile] !)
Elle écoute le cœur du bébé, tout va bien. Au bout d’un moment, elle me propose de regarder où en sont les choses. OK, mais j’ai peur de ne pas être rendue assez loin…
Je lui demande :
« -Qu’en penses-tu toi ?
-Je pense que la dilatation est complète et que le bébé est prêt à arriver.
-C’est pas vrai ? Déjà ?! Génial !
-Il faudrait changer de position…
-Non ! »
Et puis, petit à petit, effectivement, le besoin de bouger se fait sentir (et en plus, je me souviens l’avoir lu : la SF est souvent de bon conseil !)
Je me redresse avec difficulté et je me retrouve sur les genoux, face au Papillon, accrochée à ses épaules.
Et là, plus rien. Je ne ressens plus aucune douleur, je me sens en pleine forme, complètement en dehors d’un quelconque accouchement… j’aurais même envie d’aller piquer un 100 mètres ! J’éclate de rire en disant « Je n’ai plus mal, je ne sens plus rien ! » en regardant tour à tour le Papillon et la SF. Le Papillon, ça ne le fait pas trop rire, il se demande bien ce qu’il se passe. La SF rigole.
Ce petit moment de grâce ne dure pas longtemps… c’était en fait une petite pause avant le « grand saut » ! Certaines femmes passent par une phase de désespérance, pour moi, c’était un petit moment de lâcher-prise complet !!
La réalité me rattrape, le bébé est bien descendu et il va bientôt faire sa sortie. C’est ce que me glisse doucement à l’oreille la SF « Il va falloir le laisser sortir… ». Je n’ai pas l’impression de bloquer, mais à l’entendre, je pense à toutes ces femmes qui sont en train d’accoucher, en même temps que moi, à travers le monde. Si elles y arrivent, moi aussi je peux le faire !
Je m’ouvre à ce passage pour mon bébé, je le sens descendre à travers mon corps, wow, c’est plus qu’intense !!
La douleur est immense, mais je sais qu’elle est là pour que mon bébé puisse naître. Je m’appuie autant que je peux sur le Papillon.
La SF me dit qu’on sent les cheveux, j’arrive à glisser ma main et je sens moi aussi ces petits cheveux mouillés ! On y est presque…
Je ne pousse pas vraiment, je laisse ce bébé descendre encore plus, faire son passage. Et puis, hop, la tête est passée et puis son corps. Ca y est, le bébé est né !! Et le Papillon me dit « Regarde, ce petit Caméléon, c’est une fille ». Je me retourne tant bien que mal et m’allonge, pour avoir mon tout petit sur moi.
Il est 23h02. Ca y est, on l’a fait, on a mis notre bébé au monde, (presque) tout seuls !
Je suis fatiguée, l’accouchement en 1h30 a été très intense, mais tellement fière.
La délivrance est encore une épreuve (c’est pas vraiment mon truc, l’après-accouchement !) mais à minuit, je peux aller tranquillement aller prendre une douche, accompagnée de ma SF. Le Caméléon est doucement posé sur le torse de son papa.
A 1h, la SF repart, et nous allons nous coucher, tous les trois, en face du poêle. Chez nous, tranquillement.
Le lendemain matin, le Papillon retourne chercher le Crapaud et lui annonce la naissance de sa petite sœur! Elle arrive à la maison et vient faire un bisou au Caméléon, qui dort tout contre moi.
En bref, nous avons vécu des moments très forts grâce à cet accouchement.
Pour le Crapaud, j’ai poussé quand on m’a dit de le faire et les médecins m’ont accouchée. Pour le Caméléon, nous avons mis notre bébé au monde. Une sacrée différence !
Une expérience inoubliable…



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Si toi aussi, tu souhaites publier ici "Le jour où tu as accouché", n'hésite pas à m'envoyer un mail à mamanature49@gmail.com.


Un grand merci à Deux Minutes (va voir son blog je te dis) pour avoir partagé ce témoignage avec moi et accepté qu'il soit publié.
Ces mots et cette image lui appartiennent, merci de ne pas les recopier.
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