jeudi 12 décembre 2013

Perdue de vue

Ce midi en attendant ma Mini-Pépette et sa nounou près du parking de l'école peu après l'heure de la sortie, j'ai aperçu une petite fille à peine plus grande que la mienne (environ 5 ans) qui errait sur le parking en pleurant et en regardant partout autour d'elle.

Je l'ai regardée quelques instants pour voir si un adulte n'était pas loin mais je n'ai vu personne. Au même moment, un monsieur va vers elle et lui demande si elle est toute seule. Je vois la petite affolée qui reste sans voix, et je m'approche tout près d'elle. Je lui demande si elle a perdu sa maman, elle me dit oui, d'une petite voix étouffée par les sanglots. Je la prends par la main et je lui dit qu'on va la retrouver, en allant vers l'école. Au même moment, j'entends une voix qui appelle, je me dis que ça doit être la maman. On s'approche de l'école et la petite fille lâche ma main pour courir vers sa maman. Je vois la maman qui commence un "Ba alors ou t'étais?". Sa fille lui saute dans les bras. J'entends les larmes de peur et de soulagement de la petite fille. La maman lui fait un énorme câlin et me remercie.

Tout ça n'a duré que quelques minutes, une peut-être deux.
Mais j'ai vu la peur, la détresse, l'abandon dans les yeux de cette petite fille.
Pendant quelques minutes, le monde autour d'elle s'est écroulé.
J'ai imaginé, et si...
Je me suis dit que ça pouvait aller tellement vite.

Et une fois qu'elle était en sécurité dans les bras de sa maman, je n'ai pu retenir mes larmes à mon tour.




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samedi 7 décembre 2013

Le temps des enfants sages

Il est venu le temps des enfants sages.

"Maman, tu sais, si on n'est pas sages, on n'aura pas de cadeaux".

Ca y est, c'est parti. On était le 27 novembre quand ma fille de 4 ans m'a lancé cette affirmation. La grande hypocrisie de Noël a bel et bien commencé.

"Non ma chérie, ce ne sont pas les enfants sages qui ont le plus de cadeaux, mais les plus riches."

Voilà ce que j'aurais souhaité lui répondre. Au lieu de ça, je me suis contenté d'un "ah oui, tu crois ça toi? Moi je crois que tous les enfants vont avoir des cadeaux".

A l'approche du 25 décembre, comme chaque année, je vais entendre autour de moi les adultes et leur chantage de Noël. Il va falloir être gentil, être mignon, être sage. Sinon, attention, le père Noël ne vous apportera pas de cadeaux.

Psst, les enfants, tenez bon, plus que quelques semaines à tenir, après vous pourrez vous lâcher!

Et puis d'abord, c'est quoi un enfant sage?
Celui qui écoute sans broncher. Celui qui dit oui, oui. Celui qui bouge pas trop, qui court pas trop, qui se salit pas trop. Celui qui obéit. Celui qui pose pas trop de questions. Celui qui ne pleure pas (ba oui, c'est pas beau de pleurer!). Celui qui ne se met pas en colère. Celui qui dit bonjour à la dame. ?

Je vous livre le témoignage qu'une maman a posté récemment:

"Quand j'étais enfant, si je me mettais en colère, si je pleurais, on me disait "oh que tu es vilaine quand tu pleures !" ou "tu veux une fessée pour avoir une vraie raison de chouiner ?" ou encore "tu ne m'intéresses pas quand tu fais ca"

Si je refusais quelque choses, j'entendais "aller pour me faire plaisir" ou "tu es pas gentille !" ou encore "arrête d'être égoïste comme ça !"

J'ai grandit en me disant que dire non ou me mettre en colère, ou juste être triste, c'était pas bien. C'était méchant. Et que si je le faisais... Je serais rejetée, je ne serais plus aimable.
Ça m'a tenu 30 ans... 30 ans de consensus, 30 ans a refouler colère, tristesse, a dire oui a tout... Juste pour qu'on m'aime. Juste pour être aimable.

Et puis j'ai eu ma fille... Et j'ai senti que c'était faux. Il a fallu que je m'impose dans mes choix. La peur au ventre qu'on cesse de m'aimer.
Et j'ai appris a dire non. J'ai appris a dire "je suis en colère !"

Et aujourd'hui, quand j'entends dire a mes enfants "tu es moche quand tu pleure" ou "tu es pas gentille de ne pas me faire plaisir" : je suis en colère.

Il m'aura fallu 33 ans pour surmonter ça (et encore... Il reste du travail). Je refuse qu'on tienne les mêmes discours a mes bébés.
Oui ! Elles ont droit de dire non ! Elles ont droit d'être en colère ! Elles ont droit de "ne pas me faire plaisir"
Non ! Ce n'est pas du laxisme ! C'est juste leur reconnaître ce droit d'être des individus libres et entiers."

May Took

Voilà, moi j'aime autant un enfant qui exprime ses émotions, qui bouge, qui VIT, pas un enfant qui fait mine d'être "sage" pour avoir des cadeaux ou faire plaisir à son entourage.

De toute façon, sage ou pas, on sait pertinemment qu'ils en auront des cadeaux non? 
Ceux qui n'auront pas cette chance ne seront certainement pas les moins sages mais bien les plus démunis.

Notre petit sapin



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vendredi 22 novembre 2013

Mille et une tétées

Il y a la tétée au resto, au parc, dans la rue ou dans la forêt.
Il y a la tétée dans mon canapé, le smartphone à la main, branchée sur les réseaux sociaux.
Il y a la tétée dans le fauteuil, avec un bon bouquin.
Il y a la tétée alors qu'on boit un thé et qu'on papote avec les copines.
Il y a la tétée d'après la sieste alors que les paupières de ma fille sont encore lourdes.
Il y a la tétée vite fait avant mon cours de danse.
Il y a la tétée du petit matin, au chaud dans mon lit.
Il y a la tétée du soir, au calme dans le salon.

Et puis il y a celle où je prends le temps de la regarder, où elle prend ma main pour la poser sur son front pour que je la caresse et qu'elle laisse sa main sur la mienne.



Et puis toutes les autres...
13 mois que ça dure et ça n'est pas près de s'arrêter ;)




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jeudi 21 novembre 2013

La DME, c'est bon, mangez-en

Bon, il est temps que je vous parle de DME. Voilà 7 mois que Mini-Pépette est diversifiée et je ne vous ai pas encore parlé de DME, c'est un scandale!
Alors, la DME, qu'est-ce que c'est? Trois lettres pour Diversification Menée par l'Enfant.
Donc ça veut dire que le niaf il fait tout keski veut alors?
Et ba oui, oui... ou presque!

On l'appelle aussi diversification consciente, ou diversification autonome. Les maîtres-mots: faire confiance à l'enfant. Encore. Et toujours.
En gros, je vous résume, la DME c'est laisser tomber les purées et les compotes pour donner à l'enfant de la nourriture solide en morceaux, dès le départ, oui, oui. 

En MORCEAUX? Mais t'as pas peur qu'il s'ETOUFFE? Mais il va avaler TOUT ROND! Mais il a PAS DE DENTS! Mais il SAIT PAS mâcher!

Autant de questions que l'on se pose (ou que l'on nous pose) avant de commencer la DME, et quand on ne connaît pas, c'est tout à fait normal de s'interroger.

La peur N°1 , c'est la peur de la fausse route. Et ça, je peux vous en parler, c'est ma hantise, pire, c'est presque une phobie.
Tu connais la nana qui attend que son mec soit là pour prendre un comprimé de dolicrane?
Ou celle qui apprend à sa fille de 4 ans qu'elle doit taper dans le dos de maman très fort si elle voit qu'elle s'étouffe?
Ou celle qui s'est formée aux premiers secours pour pouvoir agir en cas d'urgence?
Ou encore celle qui déteste manger toute seule parce que s'il arrive quelque chose, il n'y aura personne pour réagir et qu'elle se voit déjà courir chez la voisine les mains sur sa gorge?
Et bien, cette nana-là, c'est moi.
Donc je t'assure, si je l'ai fait, tu peux le faire. 

Ma première fille qui a été diversifié de manière traditionnelle dirons-nous, a failli s'étouffer deux fois. Deux fois où un morceau s'est coincé dans sa gorge et où je lui tapé dans le dos pour que ça ressorte. Deux fois où j'ai vécu les quelques secondes les plus longues de ma vie. La première fois, elle devait avoir 8-9 mois? Un morceau de pomme de terre était mal mixé dans la purée.
La deuxième fois elle avait au moins 18 mois ou deux ans, elle mangeait un batonnet de carotte crue.
Et une fausse route, ça peut arriver à tout le monde, avec n'importe quel aliment.

Bref, revenons à la DME. Le principe de la DME c'est de suivre le développement et l'évolution de l'enfant et de suivre ses indications. Vers 5-6 mois généralement, parfois avant, parfois après, l'enfant qui participe aux repas familiaux sur les genoux de ses parents commence à s'intéresser à la nourriture, à suivre les fourchettes des yeux, voire essaie d'attrapper la nourriture. Il commence aussi à tenir assis tout seul. Ce sont ces signes de développement qui montrent que l'enfant est prêt à commencer les solides! A savoir: pour un enfant allaité, s'il ne manifeste pas l'envie d'aller vers les solides, il n'y a pas d'urgence. Le lait maternel couvre tous les besoins du bébé jusqu'à au moins un an. Pour la plupart des enfants, les 6 premiers mois de diversification sont surtout de la découverte des goûts, des textures...

Et surtout, dans la diversification classique, un enfant apprend d'abord à avaler puis seulement, dans un deuxième temps à mâcher. On commence par des purées lisses, puis on ajoute des tous-petits morceaux, puis des morceaux plus gros. (En sachant qu'il y a plus de risques de fausses route dans les aliments qui mélangent les textures, une purée avec des morceaux par exemple).

En DME, l'enfant apprend à mâcher dès le début, même sans dents, oui, oui! Un enfant allaité notamment a une très grande force dans la mâchoire et mâche très bien avec ses gencives. Il apprend à écraser les aliments, à en faire des morceaux de différentes tailles. Il ressort les plus gros et avale ceux qui sont à la bonne taille pour lui. Il a un réflexe de régurgitation très fort. C'est à dire que les morceaux trop gros ressortent bien avant d'avoir atteint le fond de la gorge. S'ils passent malgré tout, l'enfant vomit ou crachote pour les faire ressortir.  Plus l'enfant est "âgé", moins son réflexe de régurgitation est fort ( d'où le moindre risque de fausse route de commencer directement par des morceaux!).



Surtout, si vous voyez que votre enfant vomit ou tousse, n'intervenez pas, contentez-vous de surveiller que la nourriture ressorte bien. Le seul moment où il faut intervenir, c'est en cas d'obstruction totale des voies aériennes, l'air ne passe plus du tout, aucun son ne sort de sa bouche et il change de couleur. C'est à ce moment là seulement qu'il faut procéder aux gestes d'urgences.

Alors, je pourrais en parler des heures, le fait est que je suis désormais conquise par la DME. J'ai un grand plaisir à voir ma fille goûter, porter les aliments à sa bouche et surtout manger toute seule! Elle se régale!

Voici quelques avantages de mon point de vue:
- on respecte totalement le rythme de l'enfant, c'est lui qui décide, il pioche dans les (bonnnes) choses que l'on prépare pour toute la famille
- c'est pratique! Il suffit d'adapter un peu nos repas, faire en sorte qu'ils soient riches en fruits et légumes, et cuisiner sans sel. Pas besoin de faire des repas spécial bébé! Notre fille mange à table avec nous et toute seule.
- l'enfant mange TOUT SEUL (je l'ai déjà dis je sais mais c'est génial!). Il est autonome ou presque. Il apprend donc à SE faire confiance. Il mange avec les mains et plus tard avec une cuillère ou fourchette mais on n'a pas besoin, ou rarement, de lui donner la becquée, il se débrouille! et ça, c'est priceless.
- l'enfant apprend à manger selon ses besoins, il mange la quantité qu'il souhaite, pas de "allez, une cuiller pour maman".
- Il découvre le vrai goût des aliments, leur texture, c'est une vraie sensibilisation au goût
- c'est rassurant: moi qui avais une peur bleue de la fausse route, je suis pleinement rassurée car je vois que ma fille gère parfaitement bien les morceaux, donc je n'ai pas besoin de surveiller la taille des morceaux qu'il y a dans son assiette, je lui fais CONFIANCE.

Des inconvénients?
Oui, il y en a. ça en met PARTOUT! On en gagne pas du temps niveau ménage, ça s'est sûr!
Et aussi, il y a de la perte. Souvent, surtout au début, il y a plus de nourriture par terre que dans le ventre du bébé. C'est le prix de la découverte. On a beau avoir un bavoir avec récupérateur, il faut se faire une raison, si on ne parvient pas à accepter ce "gaspillage" le temps que 'enfant soit capable de manger "proprement" alors c'est compliqué de faire de la DME. Ici, l'idéal serait d'avoir un animal pour manger les pertes. Alors, on les donne aux poules du voisin ou on jette au compost.

Il y a également un groupe facebook consacré à la DME, vous pouvez demander à en faire partie et partager votre expérience avec les autres parents: https://www.facebook.com/groups/332500973497180/?fref=ts

Alors, ça vous tente?







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dimanche 10 novembre 2013

On ferme la boutique!


Chère cliente, 
Votre magasin "Les douceurs lactées" vous informe d'un changement dans nos horaires d'ouverture. Votre magasin jadis ouvert 24h/24, 7J/7 est désormais fermé de 21h à 06h. Si nécessaire, mon associé se tient à votre disposition pour intervenir auprès de vous à toute heure de la nuit.
Merci de votre compréhension.
La responsable des "Douceurs Lactées"

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Voilà plus d'un mois que j'avais décidé de progressivement mettre fin à l'allaitement nocture de notre Mini-Pépette. Elle se réveillait fréquemment la nuit et de plus en plus. Jusqu'à ses 9-10 mois, cela ne m'a pas dérangé, je me rendormais facilement, elle aussi. Mais ensuite, j'avais de plus en de mal à me rendormir, elle continuait à téter souvent. Enfin, à tétouiller... Elle avait besoin du sein pour s'endormir et se rendormir. Elle tétait 10 secondes et s'endormait... si elle lâchait le sein, elle se réveillait. ça devenait difficile pour elle et pour moi. Et je sentais qu'elle était prête à ne plus téter la nuit. Alors, mon équipier et moi, on a décidé de l'aider, petit à petit à changer cette habitude, car elle ne nous convenait plus. 

Aujourd'hui, notre miss s'endort toute seule après quelques semaines d'endormissements dans les bras (cela a été notre transition entre les tétées et la déposer éveillée dans son lit).  Elle se réveille beaucoup moins et parvient la plupart du temps à retrouver son sommeil toute seule. Ces derniers jours, elle ne se réveillait plus qu'une fois! Mais elle mettait une heure et demie à se rendormir. Petit à petit, elle met moins de temps à se rendormir. J'ose croire que d'ici quelques semaines, elle dormira toute la nuit sans nous réveiller et sans qu'on soit obligés d'intervenir. En tous cas, je suis persuadée qu'on va vers du mieux. Elle a déjà tellement évolué. Il y a deux mois, elle ne s'endormait qu'au sein ou en porte-bébé et se réveillait 6 ou 7 fois par nuit. La nuit dernière, son papa l'a couchée dans son lit endormie. Elle s'est réveillée une première fois vers 1h, elle s'est rendormie aussitôt après un câlin. Et vers 3h, elle s'est réveillée en pleurs et s'est rendormie en 1/2h après un gros câlin.

On tient le bon bout...


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jeudi 24 octobre 2013

Tula... ou tu l'as pas? [+concours]

Derrière ce jeu de mot un peu pourri il faut l'avouer, il y a une vraie question? Celle que l'on s'est renvoyée, mon compagnon et moi lors de nos dernières vacances à la Réunion (oui enviez-moi!).

- (Miss-nature): Maman, je suis fatiguée...
- (Papa-Nature s'adressant à moi): Tu l'as le Tula?
- (moi) : Nan, je l'ai pas pris, il est dans la voiture...
- (papa-Nature): Mince, c'est long, là, ils mettaient une demi-heure sur le guide pour arriver jusqu'au basssin avec la cascade...
- (Moi): ouais, c'est toujours comme ça, une demi-heure, seul, en marchant vite et en connaissant le chemin...
- (Miss-Nature): J'ai mal aux pieds...
- (Moi): bon, tu la prends dans tes bras? je prends Mini-Pépette...
- (Papa-Nature): la prochaine fois, on prend le Tula hein.

Il faut savoir qu'à La Réunion, les merveilles, il faut les mériter. A l'intérieur de l'ïle, les plus beaux paysages, les plus beaux sites se trouvent souvent au bout d'une longue marche sur des sentiers pas toujours bien indiqués. Et nous, on avait décidé de marcher, oui, mais avec deux enfants en bas âge: une de 4 ans et l'autre de 10 mois. Alors, le Tula, on était bien contents de l'avoir quand il fallait porter notre Miss-Nature sur de longues distances. 

En prévision de nos vacances, je m'étais mise en quête d'un moyen de porter notre grande nénette de 4 ans qui veut bien marcher un peu, mais pas trop quand même, faut pas déconner. Je voulais un porte-bébé préformé pour que mon compagnon et mon papa puissent l'utiliser facilement. Moi, j'ai déjà du mal lors des longues marches, donc 15 kgs en plus sur le dos, si je peux éviter, j'aime autant. Bien sûr, je voulais qu'il soit physiologique, confortable, et bien adapté pour une bambine.

Le Tula Toddler me faisait de l'oeil depuis quelques temps, il remplissait tous ces critères et c'était l'occasion idéale pour le tester! J'ai donc contacté Audrey, de la boutique "Le Petit Lutin Vert" pour commander mon Tula et mettre en place un petit partenariat.



Mon avis: on a été ravis de cet achat! Le Tula est facile à installer, facile à régler et il est bien adapté pour ma bambine de 4 ans, 15 kgs, 1m04. Elle était bien assise dedans, ses genoux étaient bien remontés (sur la photo, le Tula n'est pas super bien centré mais bien centré il va presque de genou à genou). Bien sûr, on sent quand même son poids mais ça reste très confortable même sur de longues distances (on a fait des balades de plusieurs heures avec elle sur le dos). J'aime particulièrement le rembourrage au niveau des cuisses pour ne pas que le tissu "cisaille", ça améliore le confort pour l'enfant. Les bretelles sont bien rembourrées et ses proportions sont idéales je trouve (ni trop fines, ni trop larges).

A noter: le porte-bébé Tula Toddler est adapté pour les enfants de 12 à 22 kgs. Il est fabriqué en Europe.


Je vous propose de découvrir la boutique "Le petit lutin vert" et de jouer avec nous pour gagner des produits de la boutique. Voici les lots à gagner, il y en a 3, donc 3 gagnants!

Pour ça, il va falloir travailler un peu! Pour jouer, tu peux poster un commentaire sous cet article avec ton nom ou pseudo et ton mail et me dire en commentaire quel est le produit que tu préfères dans la boutique Le Petit Lutin vert et pourquoi.
Si tu partages le lien de cet article en mode PUBLIC sur facebook et que tu me donnes le lien en commentaire, tu as une chance supplémentaire de gagner. Tu as aussi le droit de liker ma page facebook ainsi que celle du Petit Lutin Vert, mais ça, c'est si t'as envie.

Règlement: jeu gratuit sans obligation d'achat réservé à la France Métropolitaine - Une seule participation par foyer - je me réserve le droit de disqualifier les participants qui tenteraient de jouer plusieurs fois. Clôture des participations le 15 novembre 2013 à minuit.



Voilà, ce concours est terminé! 
Il est temps de vous annoncer le nom des grandes gagnantes:


1. Emmanuelle Peron a gagné le lot de lingettes lavables
2. Laetitia D. a gagné la paire de chaussons souples
3. Eugénie Fister a gagné le Rebozo!


Bravo à vous 3 et un grand merci au Petit Lutin vert pour ce partenariat!

Les gagnantes, envoyez-moi un mail à mamanature49@gmail.com afin de me donner vos coordonnées pour recevoir votre lot.



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lundi 21 octobre 2013

Première bougie...

Aujourd'hui, tu dis, maman, papa, gâteau, dodo.
Tu signes au revoir, bravo et tétée.
Tu comprends "bisous" et "câlins": tu viens coller ta bouche grande ouverte sur notre joue et tu frottes ta joue contre la nôtre avec un sourire béat.
Tu te déplaces le long des meubles, dévore littéralement les livres et les magasines.
Tu aimes tout ce qui se mange et même ce qui ne se mange pas.

Aujourd'hui, j'ai un peu pleuré et beaucoup ri.
J'ai repensé heure après heure au chemin vers notre rencontre, à ta naissance dans notre maison.
J'ai pensé à mes sage-femmes et je les ai remerciées par la pensée
Je t'ai portée contre moi, comme chaque jour.
Je t'ai donné le sein, comme chaque jour.
J'ai reçu des coups de fil, des sms et autres petits mots doux.
J'ai fait les madeleines de "La super Superette" et même que c'est une tuerie.

Aujourd'hui, nous avons allumé une des bougies qui nous a accompagné durant ta naissance et nous l'avons soufflée ensemble.
Nous t'avons chanté "Joyeux anniversaire" pour la première fois.
Tu as fait "bravo" avec nous.

Aujourd'hui, tu as un an et tu combles mon coeur de maman chaque jour.

Joyeux premier anniversaire mon bébé.



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samedi 14 septembre 2013

La naissance de Mini-Pépette à la maison

Parce qu'aujourd'hui, plus que jamais, un vent froid souffle sur l'accouchement à domicile, j'ai envie de partager avec vous la naissance de ma deuxième petite fille. Parce que j'ai eu la chance d'être accompagnée par deux sage-femmes exceptionnelles, qui m'ont écoutée, soutenue, épaulée. Deux femmes, qui accompagnent jour après jour, de nombreux couples qui souhaitent mettre au monde leur enfant dans les conditions qui leur semblent les meilleures, au sein même de leur maison, si les conditions médicales le permettent, bien évidemment. Des femmes qui sont à l'écoute des femmes, des couples, des bébés. Des femmes qui font confiance aux femmes, dans leur capacité à mettre au monde leurs enfants. Des femmes qui ont  coeur de respecter nos choix, nos droits, notre corps et la physiologie de l'enfantement.

Ces femmes, elles sont une petite centaine en France, à travailler sans assurance, parce que la seule qu'on leur propose, c'est une assurance dont le montant est égal voire supérieur au montant annuel de leurs honoraires! Autant dire qu'on ne leur permet pas d'exercer. Aujourd'hui, elles sont menacées de cesser leur activité si elles ne s'assurent pas, ce qui est dans la grande majorité impossible. On nous priverait donc de ce droit de choisir librement les conditions de la naissance de nos enfants. C'est tout simplement inadmissible. Il nous appartient, à nous qui tenons à sauvegarder ce droit, de défendre haut et fort nos sage-femmes et de réclamer au gouvernement qu'il agisse afin qu'une assurance soit proposée aux sage-femmes libérales accompagnant les naissances à domicile à un tarif raisonnable et en rapport avec leurs revenus.

Je compte sur vous pour signer et relayer cette pétition:

***
Samedi 20 octobre 2012. Le jour de mon terme est arrivé. 9 mois que je te porte en moi. Je suis impatiente de te voir, les dernier jours me semblent longs. D'autant que je crains que notre projet d'accouchement a la maison ne puisse avoir lieu. Ma tension est assez haute depuis quelques jours, ma sage-femme me surveille de près et tous mes examens sont bons, j'espère donc pouvoir t'accueillir dans les conditions que nous avons choisi.

Comme convenu, nous nous rendons au CHU pour un contrôle. Je n'ai presque pas de contractions, le monitoring est parfait et ma tension n'est pas inquiétante. Je ne souhaite pas de TV (toucher vaginal) donc je ne sais pas où en est mon col mais bébé ne semble pas décidé a arriver aujourd'hui. En tous cas, la SF de l'hôpital nous assure qu'à priori rien ne nous empêche d'accoucher a la maison (sic). Je repars confiante!

L'apres midi, nous décidons de faire une balade dans le village tous les 3, ton papa, ta grande sœur et moi. Tout est calme, on ne croise presque personne, il ne fait pas très beau. On se promène assez longtemps. Tiens, quelques contractions me surprennent. Ca commencerait a bouger la dedans? On rentre a la maison, et de temps en temps, quelques contractions me demandent de m'arrêter quelques secondes. Je vais souvent aux toilettes, et dès que je m'assois, ça contracte assez fort. Je commence a perdre un peu de bouchon muqueux. Je me dis que c'est peut être pour aujourd'hui sans trop me faire d'idées. J'ai accouché apres terme pour ta grande sœur et je m'attends a devoir patienter encore quelques jours mais je suis tellement impatiente ! On profite de cette journée tous les 3. J'adore les premières sensations, les premières contractons, je me dis que tu t'apprêtes certainement a nous rejoindre, ça me met d'excellente humeur! Nous dinons tous les 3 (une raclette!) et j'imagine déjà que nous pourrions être 4 demain matin.

Après manger, on entame le rituel habituel, histoires, biberon et coucher d'E. Elle s'endort paisiblement. Mes contractions se font plus rapprochées, plus intenses tout en étant largement supportables. J'envoie un SMS a ma sage-femme, je lui dit que je pense que le travail démarre. On convient de se rappeler dans la soirée. Vers 22h, j'ai toujours des contractions, le travail ne faiblit pas, ça a l'air de vraiment se mettre en route. J'appelle la sage femme vers 23h. Je lui explique que je commence a avoir pas mal de contractions, elle me dit qu'elle ne me sent pas encore en travail. Elle me conseille d'essayer de dormir et de la rappeler si ça évolue. Je vais donc me mettre au lit. Une heure plus tard, je n'arrive pas a dormir, je suis assez excitée et j'ai régulièrement des contractions. Vers minuit je me relève donc et je commence a m'installer dans le salon. Lumière tamisée, bougies... Je dis a V. de se reposer mais il a envie de préparer l'espace avec moi, il prépare le matelas, le alèses et tout le matériel nécessaire pour accueillir le bébé. 

Vers 2h, je commence a regarder l'heure a chaque contraction et je me rends compte qu'elles sont espacées de 3-4 minutes et qu'elles m'obligent a m'arrêter. Je rappelle ma SF, elle me dit qu'elle me sent bien en travail et qu'elle se met en route. Elle me propose de prendre un bain, je lui dis que je n'en ai pas envie mais que je vais tester. Je me fais couler un bain, allume des bougies, monte le chauffage. Mais dans le bain, les contractions deviennent peu supportables, je me sens a l'étroit et je n'aime pas la position. Donc je sors rapidement. Je commence a chanter pour accompagner les contractions qui se font plus douloureuses maintenant, elles me lancent dans les reins. Je me félicite d'avoir suivi cet atelier de chant prénatal, chanter m'aide énormément! Mon homme m'appuie dans le bas du dos a chaque contraction, il sait exactement ou poser ses mains pour me soulager, quelle pression exercer. C'est bon de l'avoir près de moi, de savoir que l'on va mettre au monde cet enfant ensemble, a la maison. A chaque contraction, je suis debout, Appuyée contre le mur, c'est la seule position qui me convienne. Vers 4h, la SF arrive. Elle se joint a nous, je suis contente de l'avoir près de nous, elle est si douce et rassurante. Les contractions continuent leur danse régulière, pendant longtemps elles reviendront toutes les 1-2 minutes environ. J'avais espéré accoucher avant le matin mais je vois que le soleil se lève, l'ambiance change, j'aurais voulu rester dans cette ambiance feutrée, avec si peu de lumière. D'ailleurs, je ne veux pas ouvrir les volets, je tiens a rester dans la pénombre mais je crois que ce changement d'ambiance me perturbe. A 7h, E. se réveille. On appelle notre amie avec qui nous avions convenu de lui confier notre fille pendant l'accouchement si besoin. E. s'habille rapidement, elle demande a son papa ce que je fais. Mon homme lui répond maman chante pour faire sortir le bébé. Ma fille vient me faire un bisous et part avec son papa rejoindre notre amie et sa famille. Je me dis que quand elle reviendra elle découvrira sa petite sœur!

J'ai l'impression que le travail n'avance plus, les contractions s'espacent, diminuent en intensité. En fait j'alterne des phases de travail actives ou je sens que les choses avancent bien, que le bébé descend. Je fais des aller retour aux toilettes, je vomis trois ou quatre fois. Je me dis que c'est bon signe. Ma sage femme me rassure, c'est long mais bébé va bien, elle l'écoute régulièrement. Mon col est quasiment dilaté complètement. Plusieurs fois, ma SF sort son matériel pour accueillir bébé, puis le range. Parfois j'ai l'impression que le travail s'arrête complètement. On plaisante tous les 3 entre les contractions. Je me dis que c'est long, trop long! Pourquoi la poche des eaux ne se rompt pas? Pourquoi bébé ne descend pas plus vite? Pourquoi le travail semble s'arrêter a des moments? J'essaie différentes positions mais je ne suis bien que debout. Je commence a avoir mal dans les cuisses. Mon homme et la SF se relaient pour me masser le bas du dos pendant les contractions. A un moment, mon homme enlève l'horloge de la cuisine, quelle bonne idée, je ne me focalise plus sur le temps qui passe mais j'en ai marre que ce soit aussi long. Je veux accoucher aujourd'hui!!



Apres une pause a essayer de me reposer, je me dis que c'est trop, qu'elle doit sortir maintenant. Allez au boulot! Je me remet a marcher et le travail redémarre, plus intense, les contractions se rapprochent, deviennent beaucoup plus douloureuse quand tout a coup, crac! La proche des eaux se rompt, c'est parti! Wahou, c'est la tempête en moi, je débranche mon cerveau. Les contractions sont tellement fortes!!! Elles m'emmenent, se déchaînent, m'entrainent, je ne peux que les accepter en moi, me laisser emmener par toutes ces vagues, ne pas lutter, y aller avec elle. Mais ça fait tellement mal! Mais je sais que bientôt tu seras la! A un moment ça y est je le sens, ça commence a pousser, ma SF le voit et m'invite a me déplacée, je ne peux pas accoucher debout dans la cuisine, il faut que je revienne dans le salon sur le matelas, mais je j'ai plus rien a quoi m'accrocher sans le salon, je suis obligée de me mettre a 4 pattes car je suis trop fatiguee pour rester debout (position qui me permettait de mieux supporter la douleur) et là je commence a pousser. Ça y est tu dois venir bébé, viens, ça pousse, c'est si fort, si violent. Ça pousse et je pousse aussi fort que je peux, bébé descend doucement. Allez viens ! Pourquoi c'est si long ?

 Bientôt je sens que tu passes en moi, ça brûle, ça fait mal: « laisse-toi traverser » me dit ma SF. Et c'est ce que je fais. Je te laisse me traverser pour sortir de moi, la tête, puis bientôt les épaules et flop tout ton corps qui glisse dans les mains de ma SF. La douleur m'a un peu assommé et je mets quelques secondes avant de retrouver mes esprits et te prendre dans les bras. Mon petit corps tout chaud, mon bébé, mon amour. Je regarde mon homme et je lui dis: on l'a fait mon amour! Je le vois fourbu, fatigue mais heureux. Ça y est, on t'a accueilli a la maison, comme on le voulait. On s'embrasse, on est heureux. 

Je vois ma SF les yeux embuées, elle est très émue elle aussi, je l'embrasse, je la remercie. Quelle heure il est, zut on n'a pas regardé. 17h15, elle a dû naitre vers 17h05, c'est ce qu'on indiquera.
Je tiens mon bébé tout contre moi, le temps s'arrête. A. a l'air toute zen, elle a de si beaux yeux...

Au bout de ce qui me semble être 5 minutes, je vois ma SF qui commence a s'inquièter. Ça fait déjà presque une heure me dit elle. Ah, le placenta, je l'avais presque oublié celui la. Elle regarde, me dit que ça ne saigne pas, que ça ne risque rien mais qu'il ne faudrait pas qu'il tarde trop. Mon bébé ne réclame pas encore mais je décide de la mettre au sein pour aider a la délivrance. Elle tête pour la première fois! Wahou, j'avais hâte de redécouvrir ces sensations. J'ai quelques contractions mais le placenta ne sort toujours pas, j'essaie de me mettre debout, de pousser un peu mais il ne vient toujours pas. Li Appelle Jak, SF expérimentée qui m'a accompagné durant ma grossesse, elle lui explique la situation. Il n'y a pas de risques d'hémorragie mais je sais que si le placenta ne sort pas tout seul je vais devoir être transférée. Je ne m'inquiète pas trop, Jak nous dit qu'elle est sur le route du retour de Bordeaux et quelle arrive dans une demi heure. Quand elle arrive, je suis tellement contente de la voir! Elle nous félicite, nous embrasse. Et puis elle regarde le cordon, le placenta, confirme qu'il n'y a pas de risques mais qu'il n'est pas encore décollé entièrement.

Elle me dit qu'elle va faire un geste désagréable, j'ai confiance en elle. Elle va donc décoller mon placenta, m'appuie un peu sur le ventre, c'est désagréable oui mais le placenta sort. Je suis délivrée. Ouf!

On va maintenant pouvoir démarrer notre vie a 4. V. part avec Jak mettre le placenta dans un pot avec de la terre, on l'enterrera plus tard au pied d'un arbre dans le jardin. Pendant ce temps Li remet le salon en ordre pour accueillir E. V. part la chercher. Elle peut enfin découvrir sa petite sœur! Nous mangeons ensuite tous ensemble une paella surgelée que nous avions acheté en prévision de la naissance. Je mets A. dans l'écharpe pour la première fois. Que c'est bon d'être chez soi avec les gens qu'on aime. Plus tard, Li nous laisse tous les 4, nous couchons E. et allons nous coucher nous aussi. On n'a pas dormi depuis 24h quand meme! On fera tous une nuit complète jusqu'au lendemain!

Je m'attendais a un accouchement rapide et moins douloureux. J'ai l'impression que mon premier accouchement a l'hôpital était plus "facile". Comme quoi, c'est une vraie leçon pour moi, dans le domaine de la naissance rien ne de passe vraiment comme on l'a prévu. Pour en avoir beaucoup rediscuté avec les SF, il ne faut pas oublier le bébé dans l'histoire, il a son rythme, sa volonté propre, peut être qu'elle avait besoin de prendre son temps. Mais je suis heureuse d'avoir fait ce choix, celui de donner naissance à ma fille, dans ma maison. C'est tellement confortable de ne pas quitter son foyer, de retrouver son lit quand on en a envie, de vivre cet événement chez soi et de ne pas être séparée de mon aînée. Et surtout cet accompagnement respecteux dont j'ai bénéficié durant ces 9 mois de grossesse, pendant la grossesse et les mois suivant la naissance est vraiment une chance inouïe et j'espère de tout coeur que nous pourrons continuer en France à avoir le droit de choisir les conditions de naissance que l'on souhaite.



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jeudi 20 juin 2013

Un matin, un lapin... - Le jour où j'ai accouché #7

Nous sommes dimanche 5 août 2012. Notre fils est "dû" pour aujourd'hui ! ;-)
Depuis deux jours j'ai des sensations dans le bas du ventre surtout le soir.
Notre sage-femme L. passe ce soir. Elle me dit que tout est prêt, dans quelques jours au plus tard il sera là.
Il est tête en bas, a priori d'un poids "normal" et je vais bien.
Dans la soirée j'appelle ma maman pour lui faire un petit compte-rendu.
Nous regardons les JO de Londres. L. m'a conseillé de prendre un bain en allant me coucher, cela me fera du bien. J'aime les bains, mais vite ça me saoule et j'en sors.
Ce soir, je monte, fais couler l'eau et m'y glisse avec une revue de fille.
Quelques douleurs un peu plus précises se font sentir. Je suis dans ma lecture.
Il fait chaud dehors, une canicule arrive.
Et curieusement je ne vais pas sentir l'eau du bain rafraîchir. Surprise je remarque que cela fait une bonne demie-heure pourtant que je barbote.
A partir de là, tout va s'enchaîner. La notion du temps pour moi va s’altérer.
Je sens que ça commence à vraiment "piquer" ;-).
Je me couche. Mais il me semble que très vite il faut que je me relève pour gérer le pic de douleur tout à fait supportable.
L'Homme est monté entre temps, il s'est couché et a amené le ballon et la galette que nous a prêtée notre sage-femme, posée sur un petit tabouret Ikea je peux bien bouger du bassin.
Je comprends que ce sont les contractions.
Cette partie de la nuit me semble courte.
Je missionne l'Homme de contacter la sage-femme pour la tenir au courant. Celle-ci nous dit de continuer à la tenir au courant. Nous échangeons des SMS.
Entre chaque contraction je me rallonge. Mon souvenir me fait revivre 4 ou 5 contractions maximum, en regardant les textos ensuite, il se sera passé deux bonnes heures je pense entre la fin de mon bain et l'arrivée de L., notre sage-femme.
Les contractions augmentent, j'ai souvenir que j'ai de moins en moins de temps entre chaque pour retourner m'allonger sur mon lit.
Je vais aussi aux toilettes et remarque que je perds pas mal de parties de mon bouchon muqueux, jusqu'à complètement, et qu'ensuite je pense m'oublier sur le lit : non, je viens de perdre les eaux.
Au vu de la rapidité des contractions et de la perte des eaux, la sage-femme arrive.
Elle me propose de prendre un bain, je n'étais pas trop partante, j'avais l'impression d'en sortir, mais je sens que c'est un bon conseil.
Il fait nuit noire.
Depuis de longues minutes mon travail se fait à la lumière de nos lampes de chevet.
Dans le bain, je demande à l'Homme d'allumer la grosse bougie offerte par ma doula lors du moulage de mon ventre et d'éteindre toutes les autres lumières. Elles m'agressent.
Dans la pénombre, je commence à lâcher prise sur ce qui m'entoure. Les contractions sont très présentes, de plus en plus fortes.
L.est là sans que je m'en rende compte.
Elle et l'Homme se partagent le travail : l'un me tient la main, l'autre me masse le dos, à tour de rôle.
Je suis sur le côté dans l'eau.
Je ne suis plus là. Je suis dans mon corps, je sens l'eau, je n'ai pas de forces, c'est à celui qui me tient la main de la serrer fort. Aucun de mes deux compagnons ne doit me quitter, me laisser, arrêter de me tenir.
Au bout de d'un temps qui me semble moyen, je suis toute ankylosée. J'ai été sur le côté tout le temps de ce travail dans l'eau. Je commence à avoir plein de fourmis dans certains membres. La position ne me convient plus, il faut que je bouge.
Je sors de l'eau et m'installe sur mon lit, en chien de fusil, en travers du lit.
De nouveau, notre sage-femme ou l'Homme doivent me tenir la main et me masser le dos, j'interdis à mon cher et tendre de me lâcher.
Je me sens sans forces et celui qui a ma main doit la serrer, encore et encore.
Les contractions sont très rapprochées, je suis complètement dedans, les temps de pause sont minimes.
A un moment, je sens que cette position n'est de nouveau plus confortable, je me mets sur le dos et ouvre les jambes. C'est le signe, je dois réellement changer de position.
Je m'accroupis au pied du lit. Mon homme fait de même juste en face de moi. Nous lions nos mains et nos bras. Les siens s'en souviendront quelques jours !
L'avantage de la posture, je suis confortable pour le travail et peut poser le haut de mon corps sur le lit pour le repos, sans aucun effort.
Les phase de repos sont minimes, j'ai du mal à reprendre mon souffle au sens figuré.
Ce sont d'abord la suite des contractions, elles s'enchaînent comme des folles. L. confirmera qu'elles étaient bien rapprochées et ne m'ont pas laissé beaucoup de répit.
Puis arrive le début de la fin, la/les poussée(s).
A ce moment ce sera le plus difficile, il y a encore beaucoup de contractions et je dois apprivoiser ce nouveau mouvement de mon corps que sont les poussées. Je mets quelques cycles à gérer mon souffle.
Et puis les contractions se font moins présente, plus légère, et les poussées prennent la place. Elles sont étonnantes, mais il y a une ou deux minutes entre chaque d'après la sage-femme.
Avec l'Homme nous nous avouerons avoir fait un certain nombre de mini-sommeils pendant ces pauses, pour récupérer.
Très régulièrement je demande à notre sage-femme quand ce sera la fin. Je n'en peux plus, je pleure souvent pendant la poussées et retrouve mon caractère pendant les pauses. Invariablement et calmement elle me dit qu'elle ne sait pas quand ce sera la fin, mais qu'à 10h ce matin, c'est certain, notre enfant sera là.
Je me souviens avoir regardé le radio-réveil, encore et encore, mais je n'ai aucun souvenir de l'horaire.
Je suis dans ma bulle, cette fameuse bulle de l'accouchée. Elle m'est indispensable. J'ai une vague conscience de ce qui se passe autour de moi, la sage-femme qui change les tissus sous moi, qui change l'eau pour me passer un linge sur les reins, qui change de positions pour tenter d'appliquer ses mains pour m'aider ou suivre mes mouvements.
Mon Homme en face ne me quittera à aucun moment, de toute façon, dans la douleur, je le lui ai interdit. Constant et présent, il est ma bouée.
A un moment la sage-femme me dit qu'elle commence à voir de petits cheveux !!!
Sa tête est plus grosse que prévue ajoute-t-elle. L'information me laisse tranquille, arrivée à ce point, je m'en fiche, il doit sortir, il sortira !
J'essaye de me figurer le chemin que fait la tête de mon bébé. Cela m'aide doucement.
Dans cette étape, mon corps et celui de mon bébé sont en osmose pour me demander de pousser, la tête de mon bébé descend, à chaque poussée la tête gagne quelques millimètres, puis elle remonte. C'est cette remontée qui me fait mal.
Quand je pousse je broie les mains et les bras de mon cher mari. Quand la tête remonte, je tente de retrouver mon souffle, cette "grosse" tête remonte toute seule.
Petit à petit elle gagne du terrain.
J'avais lu qu'arrivée près du bout, l'ouverture finale brûlait, je m'attendais à cela, et finalement, non. Je ne l'ai pas remarqué.
Je sens qu'on touche le bout, mais malgré ma question récurrente "ça finit quand ??", je nous pense encore plus loin.
Les efforts sont plus intenses et au moment donné je sens qu'il faut y aller à fond. J'ai souvenir de deux poussées finales.
Notre sage-femme a juste le temps de demander à mon Homme de venir recevoir le bébé.
Et c'est la délivrance. Le mot est bien trouvé. Je sens que je suis délivrée. Mon bébé est sorti et enfin tout retombe.
Je m'allonge sur le lit, mon bébé sur le ventre. Il crie, encore et encore.
Il est 7h44, ou presque. 7h44, c'est l'heure à laquelle depuis plusieurs semaines nous mettons le réveil. À quelques minutes près, on choisit ce clin d'oeil.
Notre sage-femme nous demande comment nous souhaitons l'appeler.
Nous nous regardons. Sommes-nous toujours d'accord ?? Oui ? Oui ? Ok, ce sera Lapin ! les dés en sont jetés !
Puis il sera temps d'expulser le placenta.
On m'avait dit, tu verras, tu es tellement contente d'avoir ton bébé sur le ventre que tu ne sentiras rien.
Peanuts...
J'ai mon bébé sur mon ventre, et je sens la morsure des contractions me reprendre. L'Homme est fini. Le bébé est là, il est aussi fatigué que moi, mais est maintenant dans une sorte d'ailleurs, d'outre-fatigue. Comme pendant le travail, je ne suis pas capable de serrer ma main, j'ai besoin qu'il le fasse, mais il n'est plus là. Il ne comprends pas. Je franchirai donc cette dernière étape seule.
Je sens chez la sage-femme une mince crainte car le placenta ne sort pas assez vite.
Et puis il sort, et c'est de nouveau une délivrance, je sens qu'enfin tout est fini.
Le Nouveau Papa va couper le cordon.
On enroule notre enfant dans un lange et une couverture. On tente de faire tenir un petit bonnet sur sa tête. Mais on va se battre, il ne tiendra pas ;-)
Cher Mari va nous acheter de quoi déjeuner et les journaux du jour !
Je tente de le mettre au sein, c'est douloureux. Je crois qu'il n'y a pas été longtemps, mais ce n'est pas grave. Il le reprendra plus tard. Je crois qu'il va dormir.
Notre sage-femme m'accompagne aux toilettes, je vais dans la douche pour au passage me nettoyer sommairement, et fini finalement par prendre une douche, cela me fait tellement de bien !
Elle nettoie sommairement la chambre. Je me couche sous la couette avec ce petit Lapin. Le Nouveau Papa nous rejoint. Notre sage-femme descend au salon remplir ses papiers et nous laisser tous les trois.
Sur le torse de son père le Lapin lève vaillamment sa tête pour regarder le monde, déjà !
Il fait beau, ce sera une belle journée.
Nous passons la matinée au lit tous les trois.
Nous appelons nos parents, nos proches, quelques textos.
Et dans l'après-midi mes parents arriverons.
Notre sage-femme va repasser pour examiner notre bébé, Lapin est pesé, 4kg100, et mesuré entre deux livres de la collection La Pléiade, chic !! Mesure ensuite révisée ensuite par plusieurs mesures familiales et confirmée, il fait 55cm.
Ma maman s'occupera de faire une lessive, préparer un repas. Ma soeur viendra pour dîner. J'ai faim, je sors d'une épreuve physiquement ! Je mangerai tranquillement à l'étage.
Je ne crois pas avoir eu la force de descendre.
Mes parents, ma soeur et mon Homme partageront un dîner avant que mon Mari prenne enfin une bonne douche et que nous profitions d'un bon sommeil.
C'est le début d'une semaine un peu hors du temps grâce à nos parents, et de notre vie à trois !

 ----


Si toi aussi, tu souhaites publier ici "Le jour où tu as accouché", n'hésite pas à m'envoyer un mail à mamanature49@gmail.com.


Un grand merci à ¨M. pour avoir partagé ce témoignage avec moi et accepté qu'il soit publié.
Ces mots lui appartiennent, merci de ne pas les recopier. 
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mardi 18 juin 2013

Il n'y a pas de petites claques...

Aujourd'hui, je tenais à écrire sur quelque chose qui me tient vraiment à coeur. Pour la première fois aujourd'hui, j'ai entendu à la radio parler de violence éducative ordinaire. Les médias s'intéressent cette semaine aux châtiments corporels subis par les enfants puisqu'une campagne débute le 22 juin sur le thème : "il n'y pas de petite claque".



Je ne peux que saluer cette initiative qui je l'espère amènera le plus grand à prendre conscience des conséquences que peut avoir la violence éducative sur nos enfants (oui, même une petite tape sur la main, oui même une petite claque sur les fesses) et à réfléchir aux alternatives à la fessée (oui on peut élever ses enfants sans fessées ni punitions ET en posant des limites).

Et surtout, j'espère que cette campagne fera encore avancer le débat sur la nécessité d'une loi visant à protéger les enfants des coups de leurs parents et à interdire les châtiments corporels. 2 enfants par jour meurent sous les coups de leurs parents. C'est innacceptable. Je suis vigoureusement POUR une loi interdisant les châtiments corporels pour protéger les enfants de l'escalade de la violence, d'un coup qui part trop fort et de toute forme de violence dite "éducative".

Je vous invite à lire cet article décrivant la campagne, vous pourrez y retrouver la vidéo qui sera prochainement diffusée sur vos écrans.
Et je vous incite fortement à lire également cet excellent article de Working mama sur les violences éducatives: http://www.working-mama.fr/working-mama-sinterroge/etre-enfant-et-mourir-sous-les-coups-linfame-constat.

Pour trouver des alternatives à la violence éducative, n'hésitez pas à vous renseignez autour de vous s'il existe des associations de parents (pour les parents du Maine et Loire, vous pouvez aller du côté de l'association Apala-Parents en Layon - blog ici ou de l'association Une nouvelle Naissance), des ateliers de communication non violence selon l'approche Faber et Mazlish (voir ici s'il existe des ateliers près de chez vous: http://www.legrandatelierdesparents.fr/)... 

Vous pourrez également trouver des ressources dans des ouvrages tels que (liste non exhaustive):
Parents efficaces de Gordon, les ouvrages de Faber et Mazlish, les livres d'Isabelle Filliozat (et notamment de l'excellent "J'ai tout essayé"), les ouvrages de Catherine Dumonteil-Kremer, les magasines Pep's et Grandir Autrement...

Et du côté d'internet et des blogs:


"Pourquoi appelle-t-on cruauté le fait de frapper un animal, agression le fait de frapper un adulte et éducation le fait de frapper un enfant ?"
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samedi 27 avril 2013

La naissance à domicile d'un petit phénomène - Le jour où j'ai accouché #6


Aujourd'hui, H. et M. (même pas fait exprès - on les appèlera Hermione et Monsieur pour respecter leur anonymat) ont souhaité partager avec nous la naissance à la maison de leur petit Phénomène, accompagnés par Jak et Li, les même sage-femmes qui m'ont accompagné pour la naissance de ma Mini-Pépette. Bonne lecture!


Récit de naissance de Phénomène


Le terme était prévu pour le mercredi 26 septembre 2012. Un RDV au CHU était programmé pour un « contrôle ». La sage femme met en place des capteurs sur mon ventre pour faire un monitoring. Puis elle me fait un toucher vaginal (le deuxième de toute ma grossesse !), elle me dit que mon col est ouvert à 2 et est encore tonique. Elle me dit qu’elle connaît une méthode naturelle pour déclencher le travail. Je me réjouis et suis ouverte à sa proposition. J’imagine qu’elle va me proposer des tisanes… Alors qu’elle est toujours en train de me faire le TV, elle me dit qu’il s’agit d’un décollement de membranes. Je suis un peu affolée et je lui dis non assez fermement. Elle rétorque que j’aurai toujours le temps d’accepter plus tard.
Le monitoring montre que j’ai des contractions. Je ne m’en rends pas compte. Je trouve que c’est assez déstabilisant et que du coup, on se fie à la machine et plus à notre corps. La sage-femme me fait une prise de sang pour vérifier mon taux de fer, elle est inquiète et me dit que si j’accouche au CHU, j’aurai des injections de fer… Elle nous dit aussi que pour un premier accouchement on se fait une idée et que dans la réalité c’est bien différent. Elle me demande ma sensibilité à la douleur. Je n’en ai aucune idée. Pour cela, elle me demande si j’ai déjà eu des opérations et comment je les ai supportées. J’ai ensuite RDV avec une interne qui me fait une échographie pour voir s’il y a toujours assez de liquide amniotique, à priori c’est le cas. Nous n’avons aucune information précise lors de cet examen. Un prochain RDV est fixé dans 48 heures c’est à dire vendredi 28 septembre à 15H30.
Je commence à être inquiète, je ne veux pas être déclenchée. C’est tout notre projet qui tomberait à l’eau. Le suivi tant espéré ne serait pas là, et l’accouchement serait déjà médicalisé dès le début avec l’injection d’ocytocine ou de prostaglandine. Alors le jeudi je me dis qu’il faut se donner les moyens pour ne pas être déclenchée. Je fais mes vitres (enfin 3 sur 6), avec Monsieur nous marchons le soir pendant une demi-heure voire trois quarts d’heure et ensuite un peu de ménage, rangement puis nous faisons l’amour, tant qu’à avoir de la prostaglandine autant qu’elle soit naturelle !
La nuit passe, je me réveille une première fois pour aller aux toilettes (classique depuis plusieurs nuits…). A 5H30, je me réveille à nouveau pour aller aux toilettes. Je me recouche et je sens des contractions. J’en avais pendant mon sommeil mais elles ne m’empêchaient pas de dormir. Par curiosité, je regarde l’heure pour connaître leurs fréquences. Elles sont au départ rapprochées toutes les trois minutes puis toutes les cinq minutes, ça dépend. Je commence à les accompagner vocalement, je gémis très légèrement. Vers six heures, je me décide à aller prendre un bon bain chaud. Si jamais l’accouchement est prévu pour aujourd’hui, le travail continuera dans le bain. Monsieur m’apporte l’ordinateur et me met un film. J’ai du mal à la suivre, je me concentre sur les contractions qui sont plus présentes. Je me sens bien dans l’eau. Elle est chaude comme j’aime, c’est agréable. J’ai allumé ma bougie du blessing way et l’ai mise derrière ma tête, derrière la baignoire. Je suggère à Monsieur de descendre les toilettes (nous avons des toilettes sèches). Il me demande s’il faut appeler Li. Je lui propose qu’on attende encore un peu. Je trouve qu’il est tôt. Elle a eu deux accouchements de nuit quelques jours auparavant alors je n’ose pas la déranger tout de suite. Je veux la préserver un peu et lui permettre de dormir encore un peu. Monsieur n’arrête pas, il s’occupe de toute la logistique. Il descend un matelas, met une bâche dessus, un drap… Environ trois quarts d’heure après le début du bain (il m’est difficile de donner des heures, la notion de temps disparaît pendant l’accouchement), je propose à Monsieur d’appeler Li. C’est chose faite, il l’appelle, lui dit que je suis dans le bain et que j’ai des contractions. Elle lui répond qu’elle a passé la nuit chez un couple mais que la dame n’a pas accouché. Elle est à Ingrandes sur Loire, elle a donc une heure de route. Elle part. J’étais un peu inquiète, ne l’ayant pas au téléphone, j’avais compris qu’elle accouchait l’autre maman et donc qu’elle ne pourrait pas venir. Monsieur me rassure et me dit qu’elle part. Chouette, ça y est c’est parti… C’est un peu l’excitation, hop ça y est !!!! Les contractions sont toujours présentes. Je commence à avoir envie de sortir du bain, cela fait maintenant une bonne heure que j’y étais. Je veux aller aux toilettes. La fameuse « chasse digestive » dont nous avaient parlées Jak et Li, est pour maintenant. Je mets une culotte et un débardeur. Je gère quelques contractions à quatre pattes dans les escaliers, c’est pas mal comme endroit pour les appuis. Je suis contente qu’on ait appelé Li et j’ai hâte qu’elle arrive. Je me dirige ensuite sur le matelas que Monsieur a installé près du canapé. Je suis à quatre pattes encore, la tête sur le canapé et je commence à sérieusement faire des sons graves, j’essaye de m’appliquer à ce qu’ils soient bien graves, je les ressens dans le bas de mon ventre. Il y a de la musique, je ne me souviens plus qui l’a mise, je crois que c’est moi. Il s’agit de la bande annonce du film le premier cri.
Li arrive (il est peut-être 8 heures), j’ai toujours la tête dans le canapé et reste concentrée sur mes contractions. Elle propose qu’on éteigne la lumière dans le salon. Ca me convient, il est vrai qu’elle était forte. La bougie est toujours à mes côtés. Li s’installe. Mes contractions sont dans le dos, comme quand j’ai mes règles mais de façon plus intenses. Ce n’est pas du tout agréable. Li et Monsieur mettent de l’eau à chauffer et remplisse la bouillotte. Ca me fait du bien, ça ne me soulage pas mais c’est agréable. Les contractions s’intensifient, je fais toujours des sons graves, des « oooooooo ». Li et Monsieur m’encouragent et m’accompagnent pour que les sons restent bien graves et viennent bien du bas de mon ventre et non du fond de ma gorge. Monsieur s’occupe de mon dos, les contractions me font mal au dos. Il me masse, tient la bouillote. Après un petit moment, Li me propose de m’examiner, les contractions sont toujours assez rapprochées. Elle me dit que je suis quasiment à dilatation complète. Elle est surprise et me dit que c’est comme si j’accouchais de mon troisième et non pas comme une primipare… Je suis heureuse. Yes !!! Je lui demande ce qu’il va se passer, si ça va être encore long, combien de temps est-ce qu’il reste… Elle me répond qu’elle ne peut pas me dire combien de temps il reste mais que le travail avance très bien et qu’à cette allure, j’aurai accouché avant l’heure du déjeuner. Une nouvelle satisfaction pour ma part. Je ne peux pas m’empêcher de calculer dans ma tête, je me dis que j’arriverai à accoucher en six/sept heures. Je suis fière. J’ai une pensé, des pensés pour mes parents. Je réfléchis à comment je vais leur annoncer. Ils seront très certainement à table. Mon portable a sonné dans la matinée puis le fixe aussi, je me doute que c’est maman qui m’appelle…
Je suis un peu inquiète car la poche des eaux n’est pas rompue. Je n’ose pas tout de suite en parler à Li puis je me lance, je lui pose la question, je lui demande si c’est normal. J’avais en tête que la poche des eaux se rompait au début et que ça accélérait le travail. Du coup, si pour moi elle n’était toujours pas rompue, c’est qu’il allait y en avoir encore pour longtemps. Non, elle m’explique que la tête du bébé appuie dessus et que du coup elle ne peut pas se rompre mais que ce n’est pas grave. Elle est fissurée et il y a des petits écoulements de temps en temps. Monsieur s’occupe de mon dos en permanence pour essayer de me soulager, il me masse, le bouge de droite à gauche, il me met la bouillotte mais c’est toujours assez fort.
Je varie les positions. Je marche de temps en temps, m’allonge, me mets à 4 pattes, vais aux toilettes… Li me demande si je veux boire, oui c’est le cas, j’accepte un verre d’eau. Peu de temps après je le vomis. Je suis fatiguée. Je commence à avoir envie de pousser, il est peut-être 10H30, 11H ? Pendant les contractions je pousse, j’accompagne la contraction. L’envie de pousser est plus forte que moi. Je sens venir les contractions par la douleur dans mon dos, elle s’intensifie peu de temps avant la contraction comme une énorme bouffée de chaleur mais au niveau du dos. Pendant ces contractions, j’ai besoin qu’on soit avec moi, j’ai besoin de m’accrocher pour pouvoir pousser. Li et Monsieur me nettoient de temps en temps depuis un petit moment avec des lingettes lavables ou des gants de toilettes et de l’eau chaude. C’est agréable, ça me fait du bien.
Je demande à Li qu’elle va être la suite des évènements, quel chemin il reste à parcourir au bébé, si ça va être long… Elle m’explique les passages que le bébé doit encore parcourir, je me souviens de deux étapes. A chaque contraction, je pousse. Je suis fatiguée, j’ai besoin de m’allonger. J’en ai marre et en plus j’ai mal. J’ai envie que ça se termine, j’ai envie de dormir. Je me souviens dire que j’ai qu’une envie : dormir avec mon bébé. Dès que je m’allonge, l’espacement des contractions est plus important. J’ai froid aux pieds. Ils me mettent une couverture mais je ne la supporte plus dès l’arrivée d’une contraction. C’est une gymnastique, ils me couvrent à chaque fois entre chaque contraction et me découvrent dès l’arrivée d’une nouvelle contraction. Je me plains : j’ai mal au dos, j’en ai marre, c’est long, je veux que ça se termine. Li m’examine à nouveau. Pas de grand changement. Elle m’explique que mon col est totalement ouvert mais d’un côté il n’est pas totalement mou (encore tonique), il y a un bourrelet, c’est ce qui bloque la descente du bébé. Li appelle Jak pour lui expliquer la situation. Je produits des sons graves, je ne veux surtout pas entendre ce qu’elles se disent, j’ai trop peur d’entendre une mauvaise nouvelle. Li revient nous voir, elle dit qu’il faut patienter et continuer à masser le col. Jak dit qu’il n’y a pas d’urgences, elle n’a pas besoin de venir. A chaque contraction, Li me masse le col pour m’aider et essayer de faire disparaitre le bourrelet. Elle me donne de l’homéopathie. Elle me propose de changer de position, je me mets à quatre pattes sur le matelas, marche un peu, me suspends aux rambardes de l’escalier… Je suis fatiguée, le fait de pousser m’épuise et ne produit pas les résultats souhaités. Le bourrelet est toujours présent. Le temps passe, je ne sais pas quelle heure il est. J’ai souvent envie d’aller aux toilettes. Dès que Monsieur part ou veut partir, j’ai une contraction qui arrive de suite ! Je me demande comment on pourrait faire pour aller à l’hôpital. J’en ai vraiment marre, j’ai mal, je veux la péridurale. Mais je me rends bien compte que ça n’est pas possible, j’ai des contractions trop rapprochées. Je m’imagine dans la voiture avec les contractions. Après je me dis que je serai tellement fière de moi d’accoucher sans. Je me dis que je suis peut-être dans la phase de désespérance mais elle me semble longue. Je sens que Monsieur se démobilise, je lui demande de ne pas me laisser. Li est désolée pour moi. Le bourrelet est toujours présent. Je m’énerve un peu et met un coup de poing dans le matelas. Li écoute le cœur du bébé à plusieurs reprises entre les contractions avec le doppler et tout va bien à chaque fois, le bébé n’est pas en souffrance.
Elle nous demande si on veut appeler Jak pour qu’elle apporte un nouveau souffle. Je dis oui, ça me ferait plaisir de la voir. Les contractions se rapprochent et s’intensifient. Li appelle Jak, elle lui explique que le travail stagne et qu’un nouveau souffle pourrait être bénéfique. Tout le monde est épuisé. Je suis allongée sur le côté sur le matelas. Une fois que Li raccroche, elle me propose de me mettre debout, de changer de position. Je me remotive et m’encourage. Je marche un peu, me rapproche de la rambarde des escaliers, une contraction arrive. Li masse toujours mon col. Je sens que le bourrelet disparaît d’un cou et je sens la tête de mon bébé descendre. Elle est là, sa tête est tout prête. Ca nous remotive. Je vois Li qui prépare des instruments, elle sort une boîte. Je suis suspendue à la rambarde, les radiateurs sont à mes pieds. Li met des coussins sur les radiateurs. J’ai très envie de pousser. Elle nous propose de changer de position. Monsieur était derrière moi, il me massait le dos. Monsieur se met au sol sur les genoux, ses fesses sont sur ses pieds. Je pose mes fesses au sol et mon dos est incliné et repose sur Monsieur  J’ai les pieds sur les radiateurs. L’endroit n’est pas idéal mais il est « trop tard », j’ai très envie de pousser. Ca y est, c’est parti. Monsieur me dit qu’il voit ses cheveux, il est très ému, je l’entends pleurer. Moi je ne vois rien, je me décale un peu pour essayer de voir, je touche mon sexe et sa tête. Ca me donne de l’énergie. La douleur est intense. Je regarde Li avec des yeux effrayés, je lui dis que j’ai peur. J’ai en effet très peur. La douleur est intense et me fait très peur. Ca me brûle énormément, Li me met un gant chaud sur mon sexe, ça me soulage. Maintenant c’est différent, je ne peux plus me reposer entre chaque contraction. Une fois la contraction passée j’ai toujours mal, ça me brûle toujours, ça tête avance progressivement, je l’aperçois. Une fois la contraction passée, sa tête remonte. Je demande à Li de m’aider, de retirer ce bébé. Elle me dit que ce n’est pas possible et que si elle le faisait ça serait encore bien plus douloureux. J’ai tellement mal que je me dis que lors de la prochaine contraction, il faudra pousser fort pour que ça se termine le plus vite possible. Une autre contraction arrive, je pousse fort, ils m’encouragent, je vois ses cheveux noirs sortir, une partie de sa tête. C’est énorme dans quelques minutes nous verrons notre enfant… J’ai très mal, je le dis, j’ai mal au clitoris, à la vulve et au périnée. Tout est tiré, distendu. J’ai vraiment très peur, j’ai l’impression que tout va « exploser », que tout va se déchirer. Une autre contraction arrive, je pousse fort, très très fort et la tête sort. C’est magique, sa petite tête est là. Je ne me souviens plus après ce qu’il s’est passé. Une nouvelle contraction arrive et le corps sort. Li prend le bébé et le met sur mon corps, c’est une fille. Je lui fais des bisous, lui dit que je l’aime. Li la frotte un peu, elle a l’air un peu « grogui ». Elle nous fait entendre sa voix, et elle me regarde, un regard intense inoubliable...
Peu de temps après, j’ai à nouveau des petites contractions, je crois qu’au bout de deux le placenta sort. Jak arrive à ce moment. Li nous fait toucher le cordon, il bat encore. Nous attendons avant de le clamper. Puis Monsieur le coupe.
Après, je me dirige sur le matelas. Monsieur porte Phénomène, elle est en peau à peau… Li me met de l’argile blanche sur ma déchirure. Avec Phénomène, nous commençons à faire connaissance, elle veut commencer à téter, la mise au sein est un peu difficile, je ne sais pas du tout comment m’y prendre. Li et Jak sont là pour nous aider. Ensuite, Li  fait les premiers soins à Phénomène, elle s’occupe de son cordon puis la pèse. Les enchères sont lancées, Jak dit 3kg8 et Li 3kg6 si je me souviens bien. En fait ça sera 4kg100… Un beau petit morceau. Mon ventre est tout flasque, ça fait bizarre, il est mou et bien moins gros.


Tout le monde commence à avoir faim. Nous n’avions pas pris de petit déjeuner ni déjeuner… Li non plus. J’avais préparé un grand plat de moussaka la veille. Li,  Jak et Monsieur vont manger. Et moi j’ai envie d’amandes et de chocolat ! Cela fait beaucoup rire Monsieur  il dit que c’est un signe de bonne santé ! Le téléphone sonne, je reçois un sms de Perrine me disant que Walnut (Fleur de Bach) est dans son garage, je lui réponds que j’en n’aurai pas besoin et que Phénomène est née. Mon portable sonne à nouveau, c’est maman, je ne peux rien cacher, Phénomène s’exprime !!! J’appelle Papa pour lui annoncer puis Pauline et Thibaud. Monsieur s’occupe d’appeler Claude, Sandra, Fred et Hélène. J’appelle Marion et Perrine. Nous sommes accrochés au téléphone ! Monsieur appelle les futurs Parrain : Chacha et Marraine : Stéphanie, pour leur annoncer et leur demander s’ils sont prêts à accepter ce nouveau rôle.


J’ai appelé le Chu pour m’excuser de ne pas être allée au RDV mais c’est parce que j’avais accouchée. La sage-femme, Mme B., nous a rappelé un peu plus tard et a posé un tas de questions à Monsieur. Le manque de confiance dans le professionnalisme de Li était flagrant. Quelle quantité de sang j’avais perdu, Combien de temps elles étaient restées, combien de temps ça avait duré, si je continuais mon traitement pour le fer, qu’il faudrait envisagé une perfusion… etc… Je crois qu’elle avait besoin d’être rassurée et de se rendre compte que oui, Li et Jak sont de VRAIES sages-femmes et aussi voire plus professionnelles qu’elle(s) !


Maintenant avec le recul, je dirai que oui pour tout l’or du monde, je souhaiterai à nouveau accoucher à la maison avec la présence de Li et/ou Jak. Quel bonheur de pouvoir vivre ça en toute intimité et d’être soutenue, encouragée, valorisée. Je sors de cette expérience bien plus forte, tellement fière de moi, d’avoir réussie à le faire. D’avoir permis à notre fille d’avoir une naissance sans violence et dans une grande douceur. A l’abri de certains gestes médicaux qui auraient été inutiles dans notre situation. C’est une très belle rencontre que nous avons faite, un vrai lien de CONFIANCE avec nos deux sages-femmes. Grâce à elles, nous avons pu vivre quelque chose d’exceptionnelle. Nous nous sommes tout de suite sentis bien, nous connaissions ce lieu. Nous avions « juste » à nous concentrer sur cet accouchement. Le suivi global aura été le suivi qui nous fallait pour cette grossesse.





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Un grand merci à H. pour avoir partagé ce témoignage avec moi et accepté qu'il soit publié.
Ces mots et cette image lui appartiennent, merci de ne pas les recopier.
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